L’Exposition 2020

L’exposition de deux séries: “Lumen” (graphisme) et “Roots” (dessins) a présenté quarante-sept œuvres. Il a eu lieu à la galerie Prom à Varsovie au tournant de 2020 et 2021.

Le premier, intitulé “Lumen”, a été créé dans les années 2012-2019 et comprend 26 gravures en noir et blanc réalisées dans la technique de  la giclée « Art print », sur du papier FineArt mat sans acide, au format 50 x 70 cm. L’histoire de ces gravures est complexe. Au début des années 1980, lors d’un de mes voyages au Centre des Pratiques théâtrales “Gardzienice”, j’ai eu l’autorisation de photographier le spectacle “Avakum”. Les acteurs se déplaçaient sur la scène dans l’obscurité, éclairés par les seules lumières des bougies et des torches. J’ai réussi à capturer des poses et des gestes inhabituels des personnages émergeant de l’obscurité. Il y a quelque temps, j’ai retrouvé ces négatifs oubliés et, pendant deux ans, je les ai travaillés en sauvegardant et en retouchant les images qui s’effaçaient. À partir des fragments sélectionnés, j’ai  créé de nouveaux espaces et de nouvelles compositions. Il n’a pas été facile de trouver le bon papier et la bonne méthode d’impression pour parvenir à obtenir l’aspect du velours noir profond qui domine dans mon œuvre. Paweł Ciepielewski m’a apporté une aide inestimable dans ce travail. Le lumen est une unité de flux lumineux qui définit la quantité de lumière émise par une source lumineuse. Je voulais montrer tout ce qu’un si petit nombre de lumens peut faire dans l’obscurité qui nous entoure. 

A la représentation que j’ai immortalisée ainsi avaient participé entre autres : Olaf Henryk Andruszko, Mariusz Gołaj, Jadwiga Rodowicz, mon frère Tomasz Rodowicz, Anna Zubrzycka, Sławomir Tomala, Chrystian Bredholt, Urlich Hardt. 

Le deuxième cycle, “Roots”, présenté dans cette exposition est composé de vingt dessins/gravures en couleur créés en 2020 au format 60 x 80 cm, sur du papier Academia, à l’aide de crayons noirs et de couleurs, de pastels et de gouaches, de charbons, d’encres, d’aquarelles et d’acryliques. Une telle variété de moyens m’avait donné une liberté illimitée dans mon travail sur ce cycle. 

Lorsque nous avons été enfermés dans nos maisons en mars dernier, j’ai décidé de réaliser l’idée à laquelle je m’étais préparé pendant des années. Cela m’a demandé beaucoup de concentration et de temps.  

La nature m’avait déjà inspiré auparavant à plusieurs reprises.  Cette fois, j’ai voulu montrer son éphémère, sa fugacité, mais aussi sa force. Pour tout arbre, les racines sont sacrées. Cachées sous la terre, elles lui donnent la vie, dévoilées – elles témoignent de la puissance de la nature. Invisibles, les racines font un tout avec le tronc et les branches de l’arbre. Elles mettent en évidence le fait que ce qui est visible recèle souvent ce qui est secret. Comme on le sait, la vraie sagesse consiste à pouvoir voir ce qui se cache dans la chaîne des événements et à prendre conscience que l’invisible a un impact énorme sur ce que nous subissons.

Khalil Gibran – écrivain, poète et peintre libanais qui a travaillé aux États-Unis au début du XXe siècle, a écrit “Et si l’un d’entre vous veut punir au nom de la justice et mettre une hache dans l’arbre du mal, qu’il voit aussi ses racines.”

Je tiens à remercier mon épouse Barbara, la première à voir mon travail, pour son soutien, ma fille Weronika pour son aide dans la création d’une galerie internet, Jerzy Skolimowski et Bogusław Deptuła pour les grandes critiques des deux cycles, Marek Brodzki et Aia Ase pour le film du vernissage de l’exposition, Tomasz Taraszkiewicz pour son aide dans l’organisation de l’exposition et ma sœur Maria Rodowicz – fidèle traductrice. Et je voudrais remercier tout particulièrement Madame Maria Juszczak, directrice de la Maison de la Culture de Saska Kępa, pour son invitation à présenter mes œuvres dans ce magnifique endroit.